Du 23 au 26 mai 2019, les citoyens des 28 Etats membres de l’Union européenne ont élu leurs représentants au Parlement européen. 

Une participation en forte hausse dans toute l’Europe 

Plus d’un citoyen sur deux en âge de voter s’est déplacé aux urnes, soit 50,95 %. C’est le taux de participation le plus élevé en 20 ans et le premier depuis les élections au suffrage universel direct de 1979 à avoir augmenté.
Le taux de participation le plus élevé est enregistré en Belgique avec 88,47%, pays où le vote est obligatoire. Comme en 2014, en Slovaquie l’abstention est la plus importante avec seulement 22,74% de participation.

En France, la participation est également en forte hausse par rapport à 2014 (50,12 %, +7,69 %). Cela faisait 25 ans que la participation n’avait pas dépassé les 50 %. 

Les résultats : un parlement morcelé

En raison, notamment, du mode de scrutin à la proportionnelle, aucun groupe politique ne dispose de la majorité absolue des voix (plus de la moitié des sièges) à lui tout seul. Mais c’est la première fois depuis 1979 que les deux grands partis de droite (PPE) et de gauche (S&D, anciennement PSE) ne détiennent pas de majorité des sièges à eux deux. 
En troisième et quatrième positions, les libéraux de l’ADLE (qui devraient constituer un nouveau groupe avec les élus français de la liste Renaissance) et le groupe des Verts/ALE seront donc appelés à jouer un rôle crucial pour constituer de nouvelles alliances, notamment pour l’élection du futur Président de la Commission européenne.

En France, le Rassemblement national (RN)  est en première position avec 23,31 % des voix.  Deuxième du scrutin, la liste de La République en marche (LaREM) qui obtient 22,41 % des voix. Quatre autres listes ont  franchi le seuil de 5 % et ainsi obtenu des sièges de députés européens : Europe Ecologie-Les Verts (EELV : 13,47 %), Les Républicains (LR : 8,48 %), La France insoumise (LFI : 6,31 %) et le Parti socialiste-Place publique (PS-PP : 6,19 %).

Répartition des sièges avant le Brexit, soit 74 députés européens français

Les prochaines étapes :

La constitution de groupes politiques. 

Les députés européens nouvellement élus doivent rejoindre ou former un groupe politique au sein du Parlement européen. Les groupes sont composés d’au moins 25 députés issus au minimum de 7 Etats membres différents.

Du 1er au 4 juillet, première session plénière à Strasbourg de la 9e législature (2019-2024).  Les députés éliront le nouveau président du Parlement européen ainsi que le bureau du Parlement européen composé de 14 vice-présidents et 5 questeurs. 
Les députés en fonction de leur choix et de leur spécialité choisiront une ou deux commissions parlementaires dans laquelle ils siégeront. Au nombre de 20, les commissions parlementaires (agriculture, environnement, transports…) sont le lieu où s’effectue le travail de préparation et d’élaboration des textes législatif au niveau du Parlement européen. Concrètement, la répartition des sièges au sein des commissions parlementaires doit refléter aux mieux celle de l’assemblée. Par exemple, si le groupe PPE a 23% des sièges des députés, il aura 23% du nombre des places dans chaque commission parlementaire. Et c’est le groupe politique qui choisira qui il nommera dans chacune des commissions.

L’élection du Président et des membres de la Commission européenne
Du 15-19 juillet : deuxième session plénière à Strasbourg
Normalement, selon la procédure du “Spitzenkandidat” le candidiat retenu par les chefs d’Etat et de gouvernement devrait être issu du groupe politique le plus nombreux au Parlement européen. Le Parlement européen procédera alors à un vote à la majorité absolue (la moitié des députés + un). Si celui-ci n’obtient pas la majorité requise, le Conseil européen devra proposer un autre candidat dans un délai d’un mois.
A la fin de l’été, chaque gouvernement européen proposera son futur commissaire européen. Le nouveau président de la Commission répartira les portefeuilles (culture, environnement, commerce, fiscalité…) entre chacun d’eux. Les  nouveaux commissaires désignés seront ensuite auditionnés individuellement par le Parlement européen, qui pourra approuver ou rejeter la nouvelle Commission dans son ensemble. Si le calendrier est respecté, la nouvelle commission devrait entrer en fonction le 1er novembre, au lendemain du Brexit.

A écouter, l’interview de Pascale Joannin, Directrice générale de la Fondation Robert Schuman et son analyse des résultats des élections européennes

"Pour la première fois de l'histoire du Parlement européen, le Parti Populaire Européen et les Socialistes et Démocrates n'ont plus à eux seuls la majorité absolue, ce qui rabat les cartes pour trouver une nouvelle majorité ou une nouvelle alliance."