Noé Debré : « Parlement » raconte l’histoire de Samy, un assistant parlementaire fraîchement débarqué à Bruxelles, complètement égaré dans les institutions qui commet une faute professionnelle majeure dès son premier jour et ça va le propulser dans une série d’ennuis. Il va devoir apprendre très vite à naviguer dans la complexité des institutions européennes.
Noé Debré : En effet, il n’y en avait pas eu avant et je pense que l’idée est venue déjà simplement par ce que j’ai grandi à Strasbourg avec le Parlement européen dans mon champ de vision, donc c’était un endroit dont j’étais familier et en même temps c’était une curiosité. J’avais toujours eu l’intuition qu’à l’intérieur du Parlement, il devait se passer des choses intéressantes et romanesques. Et donc, je me suis documenté, j’ai parlé avec des gens qui y travaillent, j’ai fait pas mal de recherches et ces recherches m’ont conforté dans l’idée que le Parlement pouvait être un lieu de fiction.
Noé Debré : Pour les producteurs, je suis allé voir Fabienne Servan-Schreiber, une productrice de télévision. Il se trouve que son mari, Henri Weber, était eurodéputé pendant des années et elle avait une familiarité avec l’institution et on s’est retrouvé là-dessus.
Après, c’était plus difficile de vendre le projet à un diffuseur. Le projet a voyagé. Au début, on a signé le développement qui amorce le futur avec Canal + et finalement cela ne s’est pas fait avec Canal +. On a fini nos pérégrinations chez France télévision, donc pour la plateforme. On a eu la chance de rencontrer un responsable des programmes chez France télévision qui a été séduit par le projet, qui a compris ce que l’on voulait faire et qui a su faire preuve d’audace.
Noé Debré : Effectivement, deux de mes coscénaristes ont publié un polar qui se passe au Parlement européen, c’est d’ailleurs comme ça qu’on s’est rencontrés. Pour ma part, je pense que j’ai une inclination à faire de la comédie, j’ai assez tendance à aller spontanément vers ce genre-là. Et puis, en fait c’est assez intéressant d’ailleurs que Maxime et Pierre mes coauteurs aient choisi ce genre-là, car en fait le thème qui apparaît quand on rentre au Parlement européen, c’est rapidement la complexité, c’est ça qui se dégage. Et effectivement, il y a différentes manières de traiter le thème de la complexité, la comédie en est une et le polar en est une autre. Mais moi, ce qui m’intéressait dans cette complexité, c’est qu’elle permettait d’écrire une comédie et de développer des situations comiques.
Noé Debré : Je pense que vous l’avez bien perçu. Ce qui est super quand on fait de la comédie sur le Parlement européen, c’est que la complexité, tout ce côté obscur de la machinerie européenne devient en fait une situation, un argument comique. En fait, on a envie d’embrasser ce truc-là, plutôt que d’essayer de le mettre sous le tapis. Si j’avais traité cela de manière un peu plus premier degré, j’aurais été pour le coup obligé de tout expliquer ou en tout cas de prendre du temps pour que les spectateurs comprennent bien tout etc…Alors que là, le fait que le téléspectateur soit un peu largué, ç’est plutôt pas mal, car il se trouve que le personnage principal l’est aussi. On est comme lui.
Noé Debré : On s’est dit, on est obligé de parler du Brexit. La campagne du Brexit a été quand même particulièrement absurde de plein de points de vue, notamment les arguments pour le départ du Royaume-Uni ont été développés parfois sur des mensonges absolus. Et donc la situation des hommes et des femmes politiques qui ont tenu un discours, qui ont gagné et qui maintenant subissent leur histoire, c’est une situation de comédie. Donc, on allait pas s’en priver. Et oui pour la frontière irlandaise, c’est drôle parce qu’on avait écrit ce passage et un jour on en discute justement avec un assistant britannique en l’occurrence, nord irlandais. Et on lui raconte la scène qu’on avait écrite et il ouvre de grands yeux et il nous dit : “mais à qui avez-vous parlé ? Qui vous a raconté ça ?” (Rires …). Le Brexit, c’est vraiment une mine d’or de comédie.
Noé Debré : Oui absolument, c’est comme ça que je travaille souvent. J’ai tendance à penser que ce qu’on découvre dans le réel est toujours plus intéressant et surprenant que ce qu’on pourrait inventer. Par exemple, cette histoire de groupe suédois d’extrême droite mais vraiment d’extrême droite, vraiment dur, ils s’appellent les « Démocrates suédois », c’est génial, ça prête tellement à confusion. Et placer le personnage dans cette espèce de labyrinthe, c’est vraiment très plaisant !
Noé Debré : J’espère, j’espère… Il y a deux types de réactions à la série jusque-là. Une grande majorité des gens nous disent que cela donne à voir et puis on a une tendresse pour les personnages. Et il y a quelques personnes qui disent quand même vous caricaturez, vous tracez un portrait un peu dur, est-ce que les gens ne vont pas prendre cela pour argent comptant ? Moi, je ne crois vraiment pas. Je pense que les gens ont une intelligence de la comédie. Ils voient bien que Michel, le député, c’est un personnage évidemment largement exagéré, voir inventé. Mais, je crois que la série est bénéfique et on le verra. Mine de rien, on comprend mieux ce que fait le Parlement après avoir vu la série et en plus on aura plus d’armes théoriques pour s’y intéresser.
Aujourd’hui, quand je lis des nouvelles de ce qui se passe au Parlement à Bruxelles, à Strasbourg, je me sens beaucoup plus informé et j’ai l’impression de comprendre beaucoup plus clairement de quoi il s’agit. Avant, effectivement, c’était plus lointain et obscur.
Noé Debré : Ce n’est pas une opinion que je me suis faite moi-même, mais il se trouve que par la force des choses, j’ai maintenant pas mal de connaissances qui travaillent dans les institutions européennes. En fait, pour le coronavirus, la situation est extrêmement compliquée à gérer dans le cadre des institutions européennes. Ce que l’on n’imagine pas, c’est qu’en fait l’Europe ça se gère vraiment, j’ai envie de dire, d’homme à homme ou de femme à femme. C’est-à-dire que les dirigeants se retrouvent à Bruxelles au Conseil et à un moment ils s’enferment dans une salle. Ils posent un problème sur la table et ils disent, on ne quitte pas cette salle tant qu’on n’a pas trouvé de solutions. Et ils discutent, ils négocient et il y a des moments informels. Et là, le problème avec le coronavirus, c’est qu’ils ne peuvent pas faire ça. Ils se retrouvent dans des visioconférences, ils ont une heure devant un écran. Il n’y a pas de moments informels, pas de discussions en apartés. Et visiblement, c’est très dur car tout le monde est enfermé dans sa posture. Ce n’est pas la manière dont l’Europe fonctionne et je pense que c’est une des raisons pour laquelle cette crise est aussi complexe à gérer.
Noé Debré : On commence à en parler. J’ai déjà une idée pour la saison 2.
La série de 10 épisodes de 25 minutes est disponible gratuitement et en intégralité sur le site France.TV
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